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Faire son premier module Terraform

Vous avez commencé à utiliser Terraform, mais vous souhaitez mie ux organiser votre code ? Découvrez comment faire un module et comment les utiliser dans cet article

Aujourd’hui on va parler d’Infrastructure as Code (IaC), plus exactement comment créer un module Terraform, mais avant de faire tout ça on va redéfinir tous ses termes et leurs intérêts.

Coder l’infrastructure ?

Je pars du postulat que vous connaissez voir pratiquez Terraform, et au moins les bases et l’infrastructure as code. Mais avant de se jeter dans le code, on va revoir pourquoi en est-on arrivé là.

Si vous remontez il y a une petite décénnie dans la vie d’un administrateur système, celui-ci vous parlera sûrement de son dada favori : l’industrialisation, aussi appelé gestion de configuration. Cela lui permet de déployer et de versionner efficacement toutes les configurations des systèmes d’exploitation et des middlewares avec des solutions comme Puppet, Chef, Ansible ou autres.

Mais avec le DevOps mais aussi surtout avec le cloud, on a eu besoin de gérer plus efficacement et avec plus de flexibilité la couche inférieure, c’est-à-dire les machines. De plus avec le cloud public, il est devenu de plus en plus courant avec les services administrés de gérer des configurations de middlewares au niveau infrastructure. La boucle étant bouclée, après avoir codé les configurations on a donc codé l’infrastructure.

Bon ok on a fait l’historique du truc, mais revenons à nos moutons, pourquoi fait-on de l’infrastructure as code ? Globalement pour les 4 raisons suivantes :

  • Possibilité de gestion des versions, aussi appelé GitOps : en décrivant l’infrastructure au travers de code on peut facilement tracer les évolutions, revenir en arrière en coupellant le code à un outil tel que Git. À mon avis, c’est le plus gros point il permet une véritable collaboration sur la partie infrastructure, c’est très important dans le cadre DevOps.
  • Auditabilité : l’infrastructure étant du code centralisé, on peut rapidement à un même endroit vérifier toute la configuration des machines.
  • Reproductibilité : Si demain vous devez faire 3 environnements, vous n’aurez pas à refaire 3 codes si vous l’avez bien codé, évidemment.
  • Automatisation : C’est bien plus simple d’automatiser un processus reposant sur du code que des clics sur une interface graphique. Et cela ne s’arrête pas là, on peut aussi automatiser certains des points précédents grâce à ça.

Fais ton premier module

J’ai fini mon blabla historique, mais c’est toujours plus simple quand les enjeux et le but sont définis. Revenons à un sujet plus technique, comment faire son premier module Terraform. Si vous ne connaissez pas, les modules Terraform permettent de faire des ensembles de ressources packagés. Globalement, si vous êtes plus à l’aise avec le monde sur développement, cela équivaut à faire une librairie pour éviter de redévelopper la même chose à chaque projet.

Terraform n’est pas magique, on peut faire du mauvais code Terraform qui va complexifier l’exploitation alors que le but est totalement l’inverse. Pour cela il est important de faire un code clair, variabilisé et respectant un minimum les bonnes pratiques, certaines se retrouvent sur le site officiel. Une des bonnes pratiques est notamment de ne pas ré-écrire de code et de bien organiser celui-ci, pour cela Terraform vous propose de faire des modules ! Mais ce n’est pas forcément simple de débuter sur cette nouvelle notion, surtout si vous n’avez pas l’habitude de développer. C’est pour cette raison que nous allons le faire ensemble !

Pour faire notre premier module, je pense que le mieux est de prendre un exemple simple et d’en faire un module, réutilisable et efficace. Un exemple qui me semble parlant et simple est de faire un module permettant la création d’un site statique, comme ce blog.

Schéma module

On commence par le coeur de notre infrastructure : le bucket S3, c’est lui qui va héberger nos fichiers. On va donc créer 3 fichiers pour commencer : variables.tf, outputs.tf et main.tf. Nous allons y mettre le code de notre S3, en variabilisant ce qui est nécessaire. Voici ce que cela donne :

  • main.tf
ressource "aws_s3_bucket" "this" {
  bucket = var.name
  acl    = "public-read"

  cors_rule {
    allowed_headers = ["*"]
    allowed_methods = ["PUT", "POST"]
    allowed_origins = ["*"]
    expose_headers  = ["ETag"]
    max_age_seconds = 3000
  }

  policy = <<EOF
{
  "Id": "bucket_policy_site",
  "Version": "2012-10-17",
  "Statement": [
    {
      "Sid": "bucket_policy_site_main",
      "Action": [
        "s3:GetObject"
      ],
      "Effect": "Allow",
      "Resource": "arn:aws:s3:::${var.name}/*",
      "Principal": "*"
    }
  ]
}
EOF
  website {
    index_document = var.index
    error_document = var.error
  }

  tags = {
    name = var.name
  }
}
  • variables.tf
variable "mame" {
  description = "The name of the S3 bucket"
  type        = string
  default     = "static-blog"
}

variable "index" {
  description = "The name of website index files"
  type        = string
  default     = "index.html"
}

variable "error" {
  description = "The name of website error files"
  type        = string
  default     = "error.html"
}
  • outputs.tf

output "name" {
  description = "The name of S3 bucket"
  value       = var.name
}

J’ai volontairement mis uniquement le code des ressources, si vous souhaitez tester à cette étape, ajoutez votre provider AWS.

Comme vous pouvez l’observer, la structure est assez classique. On définit d’abord les paramètres dans le fichier variables.tf puis les sorties dans le fichier outputs.tf et pour finir le code principal du module dans le fichier main.tf.

Moduleception

Notre module va contenir plusieurs composants Cloudfront, S3 et ACM. Nous souhaitons garder un code propre et évolutif facilement donc nous allons déjà tout réorganiser. Ne vous inquiétez pas ça va être simple et efficace.

Revenons d’abord sur la notion de module dans Terraform. Ils peuvent avoir deux périmètres :

  • Locaux vous placez votre module directement dans un répertoire de votre projet et il sera réutilisable de l’extérieur, mais le versioning sera dépendant du projet courant. Il est donc préférable de réserver l’utilisation de ceux-ci au projet courant afin de structurer le code pour le rendre plus facilement maintenable et réutilisable. On pourrait comparer ceci avec les fonctions en développement. Pour appeler ce module, vous donnerez le chemin relatif de votre module.
  • Générique, votre module est conçu pour être utilisé par divers projets. Il sera indépendant du projet qui l’appelle. Pour appeler ce module, vous donnerez en général le répertoire Git de celui-ci. Je vous conseille fortement, en plus des bonnes pratiques d’utilisation de Git, d’apporter une grande importance au tagging des versions pour ce type de module. Cela permet de partager des parties de codes en les standardisant pour les utiliser dans plusieurs projets. En cas de mise à jour de Terraform ou du module, cela vous permettra de gérer aux mieux les différentes versions.

Pour vous donner l’exemple le plus complet possible, nous allons faire un projet générique que vous pourrez appeler à partir de votre propre projet Terraform. Pour organiser au mieux ce code, nous allons le découper lui-même en 3 modules locaux.

À vos claviers, CODEZ !

Voici l’arborescence que nous allons créer :

├── main.tf
├── variables.tf
├── outputs.tf
├── README.md
└── modules
    ├── cloudfront
    │   ├── main.tf
    │   ├── outputs.tf
    │   ├── README.md
    │   └── variables.tf
    ├── redirect
    │   ├── main.tf
    │   ├── outputs.tf
    │   ├── README.md
    │   └── variables.tf
    └── s3
        ├── main.tf
        ├── outputs.tf
        ├── README.md
        └── variables.tf

On remarque les 4 modules locaux, placés dans le dossier local du projet modules. Nous allons déplacer le code précédemment réalisé dans le module S3 afin d’organiser le code.

Dans le fichier main.tf principal, nous appellerons ce nouveau module comme il suit. Vous noterez la source qui est locale et relative au projet:

module "s3" {
  source  = "./modules/s3"

  name  = var.domain
  index = var.index
  error = var.error
}

On note aussi les paramètres permettant de passer des variables afin de rendre le code le plus générique et le plus réutilisable au possible.

Bien sûr, pour un exemple aussi simple il n’est pas recommandé de découper le code en autant de modules locaux, encore une fois cela est plus donné à titre d’exemple.

Vous pourrez ensuite placer ce code dans un répertoire Git et l’appeler à partir d’autre projet comme ceux-ci. Dans cet exemple on précise même un tag : source = "git@github.com:DamyrFr/terraform-aws-static-site-stack.git?version=v2.0.1"

C’est aussi simple que cela. Je ne vais pas vous passer les différents modules en revue, il s’agit des mêmes principes. Si vous êtes intéressé, voici le lien du projet mod-terraform-static-site contenant l’ensemble du code présent sur mon GitHub DamyrFr. Celui-ci n’est pas parfait, n’hésitez donc pas à l’améliorer !

À retenir !

Conclusion Article Terraform

Comme vous l’avez vu, le principe des modules sous Terraform est assez simple. Je pense que leur utilisation est primordiale pour organiser son code et surtout favoriser la réutilisation de celui-ci. Néanmoins, même si la notion de module est simple il est nécessaire de bien variabiliser et standardiser celui-ci pour être efficace.

Je profite de cet article pour vous donner quelques petites habitudes qui me semblent importantes dans le cadre de développement Terraform :

  • Avant de commit son code toujours faire un petit terraform fmt, cela permet automatiquement de formater proprement le code.
  • Varibiliser votre code, sans cela vous aller souvent être amené à refaire des choses plusieurs fois, tout l’inverse de ce que l’on souhaite.
  • Documenter votre code, globalement, son utilisation et les entrées / sorties. Pour cela je vous invite à consulter la page du projet terraform-docs.
  • Placez votre code sur Git et surtout collaborez, travaillez sur des branches, faites des merges requests et des revues de code.
  • La plupart de ses actions peuvent être automatisées à partir de pre-hook-git, veuillez noter que le répertoire Git en contiens un. Pour cela je vous invite a lire cet article: Le Blog WeScale - Vers l’Infrastructure Craftsmanship avec les Git Hooks

Comme pour beaucoup de choses en informatique la meilleure solution pour progresser, c’est la pratique. Faites des modules, lisez les sources d’autres, proposez des merges requests.

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