Le FOSDEM, un évènement historique
Le FOSDEM, pour Free Open source Software Developers’ European Meeting est un évènement qui a été créé en 2000 pour que les contributeurs puissent se réunir. D’année en année, elle est devenue une référence très réputée que je conseille à toute personne intéressée par le logiciel libre et l’open source.
Cet évènement a l’avantage d’être multithématique, ce qui permet à quasiment tout le monde de trouver son bonheur, ce qui veut dire aussi que vous ne pourrez pas tout voir. Chaque thématique étant appelé une devroom et regroupant les conférences et échanges. Petit plus non négligeable vu la taille et la qualité de l’évènement, celui-ci est totalement libre, c’est à dire gratuit et avec des entrées/sorties libres.
De Bruxelles au canapé
L’année dernière c’était les 20 ans du FOSDEM, qui s’était déroulé comme à son habitude à l’université libre de Bruxelles. J’avais eu la chance de m’y rendre, pour la première fois, aventure que je vous ai partagée dans un billet de blog que vous pouvez retrouver par ce lien. Je vous invite d’ailleurs à consulter cet article si vous ne savez pas ce qu’est le FOSDEM ou que vous voulez mon retour sur l’évènement en temps normal.
Mais cette année, pour la première fois l’évènement a lieu en ligne adieu la bière et les frites belges et bonjour le canapé et le Thinkpad sur les genoux. On ne va pas se mentir, pour beaucoup on aurai préféré se revoir, mais avec la pandémie ce n’était pas possible sans mettre en danger des personnes.
Si vous vous rappelez de mon précédent article de blog ou si vous avez été aux précédentes éditions, vous devez vous rappeler que l’évènement commençait à être victime de son succès. Avec plus de 10 000 personnes, l’université libre de Bruxelles commençait à manquer de place. Il était régulier d’être bloqué entre deux stands ou de ne pas pouvoir accéder à une conférence. Rien de très grave en soit, mais parfois c’était quelque peu frustrant. On peut donc se demander si cette version en ligne règle tous les problèmes, voir même améliore l’expérience.
FOSDEM 2021 : totale remote
Le FOSDEM 2020 est le dernier évènement que j’ai fait en physique avant que l’épidémie ne fasse annuler ou reporter les évènements présentiels. Et dès l’annonce de l’édition 2021 en ligne, j’étais curieux de voir ce qu’allait donner l’évènement. Cela pour plusieurs raisons, le FOSDEM c’est au-delà de conférence, c’est une ambiance, un moment pour rencontrer des connaissances au détour d’un couloir de plus c’est un très grand évènement, donc voir ce que ça va donner en ligne est très toujours intéressant.
Qui dit évènement de grande ampleur en ligne, dit choix techniques. Comme vous vous en doutez, les libristes vont avoir quelques exigences sur les solutions pour héberger cela. L’hébergement des vidéos et des échanges reposait principalement sur deux briques.
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Matrix qui un protocole ouvert et standard permettant le chat en temps réel de manière décentralisé, souvent décrit comme le successeur spirituel d’IRC. D’ailleurs de ce que j’ai vu les salles étaient répliquées sur IRC. Pour utiliser le protocole, j’ai utilisé Element qui fonctionne très bien et qui intégrait même le flux vidéo, mais on va revenir là-dessus. Il y avait un salon par Devroom les échanges étaient assez bien régulés dans les salons où j’ai été pour qu’il soit possible de les suivre. Il y avait aussi des salons pour les stands et même pour les fameux trucks food. Un bot était aussi présent dans chaque Devroom pour annoncer la suite du programme et la fin des conférences.
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Pour la vidéo, il y avait deux choix, soit utiliser la vidéo fournie par Element, soit utiliser directement un flux vidéo. Ça peut paraître bête, mais fournir directement le flux est juste une super idée. Chacun est libre de choisir son client, j’ai utilisé VLC personnellement, j’ai même pu regarder des conférences directement sur ma télévision.
Malgré un petit indicent sur l’instance Matrix qui a été résolue très rapidement le samedi. Les choix techniques que j’ai pu voir ont été payants et très efficaces. Voilà pour la technique, à mon sens un sans fautes qui a permis d’apprécier aux mieux l’évènement.
Niveau organisation un petit choix m’a semblé très intéressant de noter, les conférences étaient préenregistrées. Ce qui veut dire que le présentateur ne diffusait pas en direct. Ce qui n’était pas dérangeant et surtout permettait souvent au présentateur de répondre aux commentaires avant la phase de question-réponse. Durant cette phase de question-réponse, on repassait bien sûr en direct.
En restant dans le thème des présentations, la gestion du temps faite par les automatismes était parfois un peu directe. Il m’est arrivé plusieurs fois d’avoir le présentateur se faire couper sur les phases de question au milieu d’une phrase par l’écran de fin. Encore une fois rien de grave surtout que les échanges continuaient par chat. La gestion du temps reste un aspect pas toujours simple à gérer sur cette échelle et encore une fois, au globale ça s’est très bien passé.
Le continue des présentations était toujours aussi qualitatif, on découvre et apprends toujours même sur des sujets dont on pensait avoir fait un bon tour. Sans compter les découvertes d’outils et autres qui sont légion sur un week-end comme celui-ci.
L’aspect qui m’étonne toujours que ce soit en distancier ou en présentiel, que ce soit la qualité, que ça soit des présentations, de l’organisation, de la technique, bref c’est juste fou. Je remercie les équipes du FOSDEM pour la qualité du travail.
Le distantiel mieux que le physique ?
Ah la grande question, avouez-vous vous la posez aussi. Comme beaucoup de sujets on ne peut pas dire clairement oui ou non, déjà ça dépend de la personne. Personnellement, pas mal de choses m’ont manqué, bien que j’ai passé un super moment à suivre ces présentations.
Le FOSDEM pour beaucoup c’était aussi des couloirs noir de monde dans lesquels parfois on se précipité pour rejoindre le bâtiment à l’autre bout du campus pour voir une super présentation qu’on ne veut pas louper. Et une fois arrivé se retrouver devant la fameuse petite affichette notée de son fameux « FULL » en rouge. On a tous connu ce moment. Là dessus plus de soucis, en ligne veux aussi dire pouvoir aller où on veut et se déplacer instantanément. C’était clairement agréable quand on voulait enchaîner deux présentations.
Ce système néanmoins m’a un peu au final fait perdre la magie de ces week-ends. Car oui, le FOSDEM pour moi c’est aussi ça arriver dans une salle qui nous intéresse indisponible, trouvé au hasard des couloirs une intervention qu’on n’avait pas prévu d’aller voir et découvrir un sujet ou un outil très intéressant. Sans compter le moment où on croise une connaissance qui nous entraîne sur une conférence d’un sujet qu’on ne connaît pas. Sachant que les conférences sont disponibles en lignes quelques semaines après l’évènement, ce n’est pas grave de louper une des conférences.
Autre point qui m’a un peu dérangé, j’ai eu du mal personnellement à rester dans l’évènement, entre deux présentations j’ai parfois été faire autre chose, voir même loupé la présentation suivante. Cela reste de mon fait, mais j’ai eu du mal à « resté » connecté à l’évènement.
Un avantage non négociable est de ne pas avoir à se déplacer, comme beaucoup je n’habite pas à côté et m’y rendre avait un coût en temps, bilan carbone et financier. Même si on va pas se mentir, un week-end à Bruxelles fait toujours du bien. J’espère en tout cas que ça a permis à certaines personnes qui n’ont pas la possibilité de se déplacer de profiter en direct de l’évènement.
Comme vous le comprenez au travers de ces lignes, j’ai tout de même une préférence pour l’évènement en physique personnellement, peut-être que la nostalgie pour la période prépandémie n’aide pas à la comparaison.
En bref
Préférer le présentiel sur ce type de conférence ne m’a clairement pas empêché de passer un bon moment dans cette période pas toujours très simple. Le travail à l’organisation est clairement exemplaire, surtout au vu du passage en distanciel.
J’ai découvert pas mal de petits outils très sympas, je ferais probablement des articles de certains afin d’approfondir et de les partager. C’est aussi ça le FOSDEM, sortir de ce week-end avec un tas de choses à tester et éprouver !
Nous sommes privilégiés d’avoir pu vivre un évènement de cette ampleur en ligne, ce ne fut sûrement pas un choix simple pour les organisateurs, mais à mon sens le bon.
Le FOSDEM s’est terminé de plus sur une belle nouvelle, la 22e édition sera en présentiel, si les conditions le permettent bien évidemment. J’espère donc avoir le plaisir de vous y croiser l’année prochaine.